Stations secrètes et grands espaces : où glisser fort dans les Alpes du Sud quand on a déjà tout vu ?

23 septembre 2025

L’exigence du terrain : grands domaines et dénivelés remarquables

Les Alpes du Sud ne se résument pas à la douceur de leurs petits villages : elles savent aussi offrir du terrain de jeu à couper le souffle pour riders confirmés. Voici quelques stations où l’on vient, avant tout, se challenger :

  • Serre Chevalier : Avec 250 km de pistes balisées, un dénivelé de 1 600 mètres (de 1200 à 2800m d’altitude), Serre Che’ – comme disent les habitués – déroule de longues rouges et noires, dont la fameuse Casse du Boeuf. Plus exigeant encore, la zone "Luc Alphand", baptisée du nom du champion local, pousse à dépasser ses limites (source : serre-chevalier.com).
  • Vars / Risoul – La Forêt Blanche : 185 km reliés et 110 pistes. Ici, Vars déploie 42 km de pistes noires, record du massif, dont "La Coni" (2,5 km, 550 m D-), presque mythique chez les initiés (source : vars.com).
  • Montgenèvre : Plus ancienne station des Alpes françaises, elle s’ouvre sur la Vialattea italo-française : au total, plus de 400 km de pistes, dont de superbes noires comme "Le Chaberton" ou "La Doire" pour évoluer sur des profils alpins très variés (source : montgenevre.com).

À noter : Ces domaines, en plus de leurs pistes marquées, sont réputés pour leurs secteurs freeride librement accessibles et leur capacité à offrir des expériences proches du grand ski alpin.

Sensation freeride : entre hors-piste engagé et forêts sauvages

Pour beaucoup, skier expert rime avec liberté et recherche de pentes naturelles baignées de silence. Plusieurs viviers de freeride émergent dans ces montagnes :

  • Serre Chevalier : Secteur du Grand Serre et de la Cucumelle, pentes raides, longs runs en forêt de mélèzes, itinéraires hors-piste balisés (mais non sécurisés) ; à signaler : la proximité du Lautaret, spot international de snowkite et de départ d’ascensions hors-piste vers les Écrins.
  • La Grave : Unique en Europe, ce n’est pas une station classique mais plutôt 2 150 m de dénivelé en domaine complètement non damé, accessible par téléphérique. Attention, terrain réservé au ski alpinisme et riders guidés et équipés (source : la-grave.com). La Grave accueille chaque hiver l’élite mondiale du freeride, preuve de son exigence et de son aura.
  • Vars : Le secteur "Les Crêtes de l’Eyssina" et la mythique "Y" sont connus des freeriders de haut niveau, services de guides recommandés car le secteur est sensible.

De nombreux itinéraires restent discrets dans les topo-guides locaux (ex : "Les plus belles descentes des Alpes du Sud" – éditions Glénat, 2016), pour mieux préserver la montagne et garantir l’expérience quasi sauvage.

Snowboardeurs exigeants : où tracer, sauter, jouer ?

Si les snowboardeurs expérimentés aiment les grands espaces, ils traquent aussi snowparks d’exception, "freestyle parks" et modules naturels :

  • Vars Snowpark : Classé au top 5 français (source : Skipass), il propose cinq lignes de niveaux (bleue à pro), big air, rails, hips. Une dizaine de contests internationaux y font étape, preuve de la technique et de la créativité du park. Unique : le "Totem Park" propose des modules en bois local, clin d’œil aux forêts de mélèzes et au savoir-faire régional.
  • Serre Chevalier Snowpark : Implanté à Villeneuve, il offre plusieurs zones progressives sur plus de 1,2 hectares, dont une aire "expert" chaque hiver repensée par les shapers locaux.
  • SuperDévoluy : Moins vaste, mais réputé pour ses modules "old school" et son ambiance roots : idéal pour les riders qui veulent tout tester, des handrails aux wallrides.

Mention spéciale à Pra Loup et Isola 2000 qui, selon le niveau d’enneigement, installent ponctuellement des parks très techniques, fréquemment fréquentés par des teams pros italiens et azuréens (Isola2000.com).

Nouveaux défis : ski de randonnée et itinéraires de montagne engagés

Pour celles et ceux que la pratique alpine titille hors des sentiers battus, le ski de rando est devenu une autre grande porte vers les espaces vierges :

  • Briançonnais et Vallouise : Nombreux itinéraires classiques (Pic Blanc du Galibier, Col des Aiguilles), où l’on alterne entre vallées profondes et pentes soutenues. Le secteur est réputé pour la qualité exceptionnelle de son manteau neigeux en altitude (source : Camptocamp).
  • Ubaye : Vallée sauvage, départs depuis Saint-Paul ou Fouillouse pour les randonneurs chevronnés. On y trouve des courses de 1 500 m de D+ soutenues, loin de toute remontée mécanique.
  • Champoléon et Orcières : Aux portes du Parc national des Écrins, la montée jusqu’au col de la Coupa ou jusqu’à la cabane de Prelles offre de superbes descentes nordiques, réservées aux avertis.

À noter : Le Parc national des Écrins, à travers ses réglementations, invite à une pratique très encadrée et respectueuse de la faune hivernale. Toujours se renseigner sur les conditions d’avalanche (Météo France, BRA) et privilégier la sortie avec guide diplômé.

Questions de style : hébergements et ambiances adaptées aux experts

Rider chevronné rime souvent avec besoin de convivialité, de bons conseils et d’infrastructures optimales pour récupérer :

  • Les chalets clubs et auberges d’altitude : À Serre Chevalier, Vars ou Montgenèvre, on trouve des hébergements spécialement pensés pour les sportifs : grands garages à matériel, petit déjeuner à l’aube, forfaits ajustables, accès direct aux premiers télésièges.
  • Les villages de montagne : Champsaur, Queyras ou Ubaye, privilégient la location de gîte, le confort authentique, les conseils du soir autour du poêle, et la rencontre avec d’autres passionnés. Loin de la foule, on partage une ambiance unique.
  • L’après-ski de qualité : Mention spéciale au Temple Bar (Montgenèvre), Skwal (Vars), ou Café Soleil (Briançon), où l’on refait le monde entre riders, sans paillettes – ici c’est l’esprit montagne qui prime.

Pour aller plus loin : sécurité, éthique et engagement

La haute montagne impose un respect et un engagement particuliers :

  1. Toujours vérifier l’état du manteau neigeux (Bulletin de Risque d'Avalanche, Météo France Alpes du Sud).
  2. Être équipé DVA, pelle, sonde, même autour des plats de la station : la sécurité doit dicter chaque geste.
  3. Privilégier les remontées mécaniques et structures qui investissent dans des démarches écoresponsables (mise en place de systèmes hybrides, gestion durable des ressources).
  4. Ne jamais dégrader la faune, ni franchir les zones de quiétude ; ici plus qu’ailleurs, l’expertise rime avec engagement pour la montagne vivante.

Pour s’informer sur les formations sécurité et les sorties avec guides, voir le Bureau des Guides des Hautes-Alpes (guides-ecrins.com).

L’appel du grand blanc : un hiver de challenge entre intensité et respect

Des pentes de La Grave jusqu’aux snowparks de Vars, les Alpes du Sud savent conjuguer passion sportive et préservation de la montagne. Entre grands domaines raffinés et vallons secrets, ces stations offrent aux passionnés de glisse la promesse d’un hiver rare, où chaque descente s’accompagne de rencontres vraies et d’une nature préservée.

Pour découvrir en détail les itinéraires mentionnés, approfondir sa technique ou préparer un séjour sur mesure, n’hésitez pas à consulter les cartes IGN, les bulletins sécurités, et à échanger avec les communautés locales. Les montagnes du Sud ne se donnent pas à la première descente : il faut les apprivoiser. Mais elles savent récompenser ceux qui osent, respectent et partagent leur passion. À chacun d’y tracer sa propre signature.

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